Chez Bowud, nous aimons connaître l'origine du bois composant nos beaux meubles et étagères sur mesure. C'est dans cette optique que nous avons décidé de retenir quatre arbres particulièrement implantés dans nos forêts françaises, respectivement le frêne, le chêne, le noyer et le mélèze.
De plus, nous avons agrandi notre collection d'essences de bois avec des essences précieuses comme le palissandre de Santos et le zebrano, provenant respectivement d'Amérique du Sud et d'Afrique.
Le Frêne :
Arbre du genre Fraxinus, appartient à la famille des Oléacées ; une soixantaine d'espèces de frênes sont connues, elles vivent essentiellement dans les forêts tempérées. Caractérisées par des feuilles composées pennées, elles sont reconnaissables à leurs grappes de samares simples surnommées localement « langues d'oiseau ».
Le frêne est un bois dur. Il est employé pour fabriquer un parquet solide mais qui peut être trop uniforme de couleur. Exploité en trogne (poitevin-saintongeais : têtard), c'est le bois des manches : pelles, haches, pioches, etc., ainsi que des arcs, car flexible et résistant aux vibrations. Ce bois est également utilisé pour la fabrication des cercles à fromage, pouvant prendre une forme arrondie et la garder même après plusieurs utilisations car il est très « nerveux ».
Là aussi, exploité en trogne dans le Massif central et dans l'Ouest de la France, lors des étés secs, les paysans récoltent le feuillage pour nourrir les ruminants. Comme c'était aussi un arbre de haie ou d'ombre près des points d'eau, il suffisait souvent d'abattre des branches pour que les animaux se servent.
Les feuilles de frêne entrent dans la composition de tisanes dont celle dite « du centenaire » ; elle peut être consommée tout au long de la vie sans contre-indication et agit contre les douleurs articulaires (Ollier 2011) et des maladies comme la goutte.
De la frênette, boisson fraîche et pétillante, était fabriquée dans des familles angevines, jusque dans les années 1960. Les feuilles étaient séchées puis mises en tisane. On ajoutait sucre et levure de boulanger. On laissait le tout quelque temps en barrique, puis on le mettait en bouteilles.
Plusieurs maladies se développent chez le frêne, probablement du fait des échanges commerciaux internationaux, et peut-être en raison d'une tendance au réchauffement climatique et à la culture de clones à diversité génétique plus faible.
Alors que les frênes sont décimés dans l'hémisphère nord, par un champignon (Hymenoscyphus fraxineus) en Europe et par le coléoptère Agrilus planipennis en Amérique du Nord, on cherche à mieux comprendre sa génétique et rechercher des marqueurs génétiques de résistance au champignon qui le décime ; par exemple une étude récente (2016) a montré que les spécimens résistants seraient plus nombreux en Grande-Bretagne qu'au Danemark et que la susceptibilité des arbres au pathogène H. fraxineus est associée à leurs niveaux d'un glycoside (iridoïde).
La frênaie est une forêt de frênes ou riche en frênes.
Le Chêne :
Le genre Quercus, chêne en latin, comprend entre 200 et 600 espèces (chiffre variable selon les auteurs, vu le nombre important d'hybrides) situées majoritairement dans l'hémisphère Nord, dont une vingtaine d’espèces poussent spontanément en Europe et 8 en France (les chênes vert, liège, kermès, tauzin, sessile, pédonculé, pubescent et chevelu).
Rustiques à semi-rustiques, appréciant une place en plein soleil dans un endroit dégagé, ils colonisent des milieux extrêmement diversifiés, allant des zones arides (Afrique du Nord, Californie) aux zones tropicales humides (Colombie, Amérique centrale), en passant par les régions tempérées (Europe, Amérique du Nord, Asie centrale). En règle générale, c’est dans les régions tempérées que les aires de distribution occupent les plus vastes surfaces, à l’échelle des continents.
Le chêne est l'arbre le plus répandu en France, avant le pin où il représente 40 % des essences, feuillus et conifères confondus.
Les chênes font partie des espèces forestières les plus polymorphes au plan génétique, d'où leur forte capacité d’adaptation.
Espèces porteuses et ingénieurs, elles abritent une biodiversité importante (épiphytes, oiseaux, insectes, parasites et autres symbiotes) et fournissent un humus doux peu acide, à minéralisation rapide, qui engendre la formation de sols bruns forestiers, neutres ou même légèrement alcalins.
Les botanistes distinguent deux grandes catégories de chênes : les chênes caducifoliés dont le feuillage tombe en automne, parfois au printemps (chêne rouge, chêne chevelu, chêne pubescent, chêne tauzin et chêne rouvre) ; les chênes sclérophylles dont les feuilles sont persistantes : arbres poussant surtout sur les rivages méditerranéens (chêne vert, chêne kermès et chêne-liège) ainsi qu'en zones subtropicales et tropicales en Amérique et en Asie. Les premiers, généralement plus grands, ont des feuilles divisées en lobes ou crénelées ; les seconds ont des feuilles coriaces entières ou à dents épineuses. Les espèces tropicales ont des feuilles entières, comparables à la forme de certaines Lauracées (camphrier, etc.).
Hormis s'il pousse au milieu d'une clairière, en raison d'une croissance lente, dans une forêt mélangée primaire subnaturelle mixte (feuillus-résineux), il faut 100 à 150 ans pour qu'il atteigne la canopée, mais cette lenteur permet au chêne de produire un bois dense et dur, apprécié pour de nombreux usages, surtout depuis la quasi-disparition des grands ormes qui produisaient également un bois dur et de grande taille.
Si on le laisse vivre, le chêne dépasse facilement les 500 ans, et jusqu'à plus de 1000 ans, exceptionnellement. De nombreux arbres remarquables pour leur taille et ancienneté étaient (ou sont encore) des chênes, autrefois dits « cassanos » par les Gaulois.
Une forêt de chênes est une chênaie. Le chêne forme souvent des forêts mixtes en association avec d'autres feuillus.
La densité du bois de chêne est comprise entre 0,61 et 0,98 (cœur : 1,17).
Un chêne adulte peut pomper quotidiennement jusqu'à 200 litres d'eau à une hauteur de 30 m. C'est un bois lourd, dur et résistant. Il est très utilisé en ébénisterie et menuiserie.
Le Noyer :
Les noyers, Juglans L., sont un genre d'arbres appartenant à la famille des Juglandacées, originaire des régions tempérées et chaudes principalement de l'hémisphère nord (Eurasie, Amérique du Nord). Selon Pline l'Ancien et d'autres savants, le nom latin Juglans vient de Jovis glans, « gland de Jupiter ». Son fruit est la noix.
Les Juglans sont des arbres de grande taille, à feuilles caduques, glabres, alternes, imparipennées avec des folioles aromatiques de saveur amère et astringente, à branches très ramifiées, à la cime large et touffue. Ce sont des plantes monoïques à sexes séparés, à pollinisation anémophile. Les fleurs petites verdâtres sont unisexuées. Les fleurs mâles (staminées) sont groupées en épis ou chatons allongés, elles comptent jusqu'à 36 étamines. Les fleurs femelles (pistillées) sont réunies par groupes de 2 à 4, elles ont un stigmate bilobé.
Ce genre est répandu principalement dans les régions tempérées et subtropicales d'Eurasie et d'Amérique, essentiellement dans l'hémisphère nord. Il est totalement absent, sauf introduction par l'homme, d'Afrique et d'Australie. La plupart des espèces sont originaires d'Amérique du Nord. Une seule est spontanée en Europe : Juglans regia, le noyer commun. Un des modes de culture est de greffer du noyer à fruit sur un tronc déjà haut de noyer-bois. On produit ainsi à la fois des noix et du bois de valeur.
Le noyer empêche la croissance de plantes qui poussent dans son voisinage : la pluie emporte avec elle un composé, le juglon, sécrété par le noyer qui s'oxyde une fois au sol. Cette substance, présente dans les feuilles et l'écorce, inhibe la germination des graines et perturbe la croissance des autres plantes. Cet effet d'inhibition de la rhizosphère est peut-être à l'origine de la superstition populaire qui dit que se coucher sous un noyer est dangereux (risque d'être visité par le Diable, l'odeur forte du noyer étant jadis réputée provoquer des nausées, céphalées).
Ces superstitions n'empêchent pas le monde médiéval d'utiliser tous les produits du noyer : bois en ébénisterie ou pour fabriquer les meilleurs sabots, brou de noix comme colorant pour fabriquer des encres brunes ou comme teinture du bois, des étoffes et des cuirs, écorce, feuilles dépuratives, antiscrofuleuses et antituberculeuses, huile de noix vermifuge.
Plusieurs espèces sont cultivées pour leurs fruits, les noix, en particulier le noyer commun, dont les noix assez grosses ont une coque mince, et le noyer noir originaire d'Amérique du Nord, bien que les noix de ce dernier aient un goût très recherché, elles sont cependant plus difficiles à extraire de leur coque très épaisse.
Certaines sont cultivées aussi pour leur bois, le noyer est traditionnellement recherché pour cet usage, tant en ébénisterie que pour la fabrication d'objets divers, dont les crosses de fusil. Le bois du noyer noir, dense et lourd, est également très apprécié bien que d'une couleur plus sombre.
Le Mélèze :
Le mélèze (Larix) est un genre d'arbres de la famille des Pinacées, originaire des régions montagneuses et boréales froides d'Europe, d'Asie et d'Amérique du Nord. Contrairement aux autres conifères, les mélèzes sont des résineux à feuilles caduques.
Les mélèzes sont des arbres de grande taille pouvant atteindre 50 mètres de haut. Leur tronc est droit et leur écorce épaisse et crevassée brun-rougeâtre. Leurs aiguilles molles, disposées en rosettes caduques, sont d'un vert tendre au printemps virant au jaune doré avant leur chute à l'automne.
Le bois du mélèze est apprécié pour sa robustesse, sa durabilité naturelle et sa belle teinte miel. Résistant aux intempéries, il est idéal pour les constructions extérieures comme les chalets, les clôtures ou le mobilier de jardin. Son grain fin et décoratif en fait également un bois prisé en ébénisterie et menuiserie intérieure.
Le Mélèze fumé :
Le mélèze fumé est un bois obtenu à partir du mélèze européen (Larix decidua) par un procédé de fumage. Ce traitement ancestral consiste à exposer le bois vert fraîchement coupé aux fumées de feux de bois spécifiques dans des fours fermés.
Cette opération confère au mélèze une superbe teinte brun foncé presque noire ainsi qu'un parfum délicat de fumée. Le fumage permet également d'augmenter la stabilité dimensionnelle et la durabilité naturelle déjà remarquables de cette essence.
Avec son aspect chaleureux et son veinage soutenu, le mélèze fumé est très apprécié en ébénisterie haut de gamme pour la fabrication de meubles, de parquets ou de lambris d'intérieur design. Ses qualités en font aussi un excellent choix pour habiller vos murs clairs.
Le Palissandre de Santos :
Le palissandre de Santos (Machaerium scleroxylon) est une essence de bois tropicale précieuse originaire du Brésil. Appartenant à la famille des Fabacées, cet arbre majestueux peut atteindre 30 mètres de hauteur.
Son bois est réputé pour sa densité élevée, sa dureté extrême et sa grande stabilité dimensionnelle. D'une couleur brun-olive zébrée de noir profond, il dégage une odeur caractéristique puissante et agréable.
Son grain fin et somptueux en fait également un choix privilégié en ébénisterie de luxe pour la réalisation de meubles sur mesure, des étagères et des bibliothèques sur mesure haut de gamme.
Le Zebrano :
Le zebrano (Microberlinia brazzavillensis) est un bois exotique très apprécié originaire d'Afrique centrale, principalement du bassin du Congo. Cet arbre majestueux de la famille des Fabacées peut atteindre 40 mètres de hauteur.
Son nom évocateur fait référence à la remarquable alternance de stries claires et foncées qui orne son bois. Brun doré veiné de noir profond, le zebrano arbore en effet une structure zébrée caractéristique qui en fait l'une des essences les plus décoratives au monde.
Dense, dur et stable, ce bois de qualité supérieure est très recherché en ébénisterie haut de gamme pour la réalisation de meubles, de parquets ou de lambris d'exception. Son veinage spectaculaire en fait également un choix privilégié pour la marqueterie et la sculpture sur bois.
Ci-dessous une étagère bowud en noyer se baladant dans nos ateliers :
Sources :
Jean-Baptiste de Vilmorin, Histoires d'arbres, éditions Jean-Paul Gisserot, 2003, p. 55.
Antoine Kremer, Rémy-J. Petit et Alexis Ducousso, « Biologie évolutive et diversité génétique des chênes sessile et pédonculé », Revue forestière française, vol. 54, no 2, 2002, p. 112.
Merci pour votre lecture,
L'équipe bowud
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